Langues étrangères : les Français sont-ils toujours à la traîne ?

En 2019 un rapport du Cnesco indiquait qu’en matière de langue vivante, les élèves français étaient toujours à la traîne, loin d’être les meilleurs parmi leurs voisins européens. Même si leurs résultats ont globalement progressé en compréhension de l’écrit et de l’oral, ils continuent à rencontrer de réelles difficultés pour s’exprimer en langue étrangère. Le niveau B2, fixé pour les élèves sortant du lycée, n’est globalement pas atteint. 

Selon l’étude « Langues et employabilité » datée de 2015, environ 50% des Français eux-mêmes affirment ne pas maîtriser une langue étrangère. 

Quels sont les obstacles à la réussite des Français dans l’apprentissage des langues étrangères ?

Notre perception nationale

La langue française est prestigieuse. Elle fait partie des langues officielles de l’ONU, de l’Unesco et d’une trentaine d’états. Un certain nombre de lois ont été mises en place pour la protéger et les français sont moins confrontés aux langues étrangères que d’autres européens.

Par exemple, le doublage quasi systématique des films et des programmes TV étrangers est un frein à la maîtrise des langues étrangères à l’oral. Dans certains pays, la familiarisation aux langues étrangères se réalise via les films et les séries diffusés sans doublage, ce qui facilite l’immersion et l’apprentissage des spectateurs.

Le français étant une langue à vocation internationale (il y a environ 300 millions de francophones dans le monde), la pression exercée sur les Français pour apprendre une autre langue que la leur, ainsi que leur motivation, sont bien moindres que dans des pays tels que le Danemark, les Pays-Bas ou la Suède, dont la langue n’est parlée que dans leur pays.

À l’école

Un enseignement trop axé sur la théorie et des méthodes ennuyeuses.

Si les Français éprouvent surtout des difficultés pour s’exprimer à l’oral, c’est surtout parce que l’enseignement dans le cursus scolaire est trop théorique et pas assez pratique. La place accordée à l’oral devrait être plus importante. Il faut que l’oreille s’habitue à entendre des sons dans une langue étrangère pour apprendre à s’exprimer dans cette langue. De plus, l’approche privilégiée pour l’enseignement des langues est généralement très académique et pas assez ludique. Alors qu’il est beaucoup plus facile d’apprendre en s’amusant.

Trop d’élèves par classes.

L’apprentissage des langues doit passer obligatoirement par la pratique. Dans une classe de 25 élèves, si le professeur parle un quart du temps, il ne reste qu’environ 2 minutes de temps de parole par élève sur une heure de cours, en étant optimiste… C’est comme si un professeur essayait d’enseigner le piano à 25 élèves, avec un seul piano dans la classe. La grammaire et la théorie sont importants mais la pratique à l’oral nécessite de travailler en petits groupes pour assurer une participation plus intense de chaque élève.

Dans les entreprises

L’enquête intitulée « Langue et employabilité » (2015) recense et analyse les besoins des employeurs en matière de langues, afin d’améliorer l’employabilité des jeunes. Cette enquête indique que « les recruteurs ont besoin d’une grande diversité linguistique : 21 langues étrangères sont citées par les employeurs, et 22 langues sont mentionnées dans les offres d’emploi de l’APEC et de Pôle emploi ».

Au vu des difficultés des français à s’exprimer dans une langue étrangère, la formation en entreprise doit être prise en compte et organisée plus sérieusement.

  • Quel est le niveau réellement nécessaire pour un profil de poste ?

Peu d’entreprises ont défini objectivement le niveau requis pour chaque fonction ou profil : est-ce que l’employé ou le manager doit savoir lire/écrire et/ou parler/écouter en anglais (ou une autre langue étrangère) ?

  • Quels sont les ressources nécessaires ?

Le temps et le budget nécessaires pour atteindre le niveau souhaité sont souvent mal définis ou grossièrement sous-estimés. Le service formation et le prestataire de formation négligent régulièrement de définir des règles d’engagement pour atteindre des objectifs précis dans des délais bien définis pour les parties concernées. Bien souvent, ils n’insistent pas sur la nécessité d’un travail personnel bien structuré en dehors des heures de formation. La proposition classique de 20h en face à face associée à du e-learning sur une période de 4 à 6 mois est souvent insuffisante pour que la plupart des apprenants adultes progressent durablement.

Conclusion

De nombreuses solutions prometteuses sont appliquées afin d’améliorer le niveau en langues des Français tout au long de leur parcours scolaire, mais aussi à l’âge adulte, par la formation professionnelle.

Certaines entreprises ont bien compris l’enjeu et considèrent que la maîtrise d’une ou plusieurs langues étrangères est essentielle pour leur compétitivité à l’international.

Il existe de nombreuses solutions pour former les salariés d’une entreprise : soit dans le plan de développement des compétences, soit avec un abondement au CPF (CPF co-construit), soit avec l’aide des OPCO.

N’hésitez-pas à contacter nos conseillers, pour envisager toutes les solutions applicables à votre situation.

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