Pour des relectures client réussies !

Le cycle de relecture
En parcourant certains numéros de la revue Multilingual de 2017, je suis tombée sur un article vraiment pertinent, écrit par Adam Wooten, consultant et formateur en localisation. J’aimerais communiquer une partie de son contenu et évoquer certains aspects de la relecture pour nos lecteurs, car les situations décrites sont toujours d’actualité !

L’article faisait la comparaison suivante : « Si vous engagiez des artisans pour repeindre votre maison, leur indiqueriez-vous la couleur de peinture que vous souhaiteriez qu’ils utilisent avant qu’ils ne terminent le travail, ou attendriez-vous la fin des travaux ? Logiquement, vous communiqueriez vos préférences à l’avance. Ou bien, si vous n’aviez pas de préférence particulière, mais que votre conjoint en avait une, vous l’incluriez dès le départ dans la discussion pour déterminer les couleurs, les nuances et les teintes souhaitées ».

Cela semble être une évidence, mais dans le monde de la traduction, un tel ordre logique ne semble pas s’appliquer au cycle de la relecture client. Aujourd’hui encore, nous sommes régulièrement confrontés à des situations où, comme l’exprime l’article, « les relectures client s’apparentent plutôt à une réflexion après coup, dénuée du même bon sens qui sert à évaluer des travaux de peinture ».

Ce que nous, professionnels de la traduction, essayons d’expliquer par cette analogie avec la peinture, c’est que le fait d’exprimer ses préférences une fois le travail terminé entraîne des retouches inutiles, des coûts supplémentaires et des retards imprévus. De même, lorsque les relecteurs client n’expriment pas leurs préférences dès le début (en fournissant des documents de référence, par exemple), le client et le professionnel de la traduction perdent du temps et de l’argent à modifier une bonne traduction simplement parce que certaines préférences personnelles n’ont pas été communiquées à l’avance. Comme l’exprime l’analogie avec la peinture : « C’est comme s’il fallait passer une nouvelle couche de peinture sur une maison fraîchement repeinte parce que le propriétaire n’avait pas indiqué de préférence de couleur au préalable ».

Le cycle de relecture ne doit pas être envisagé après coup. Les relecteurs doivent être inclus dès le départ.

Comment ?

• Côté client
Le relecteur client doit prendre le temps de préciser ses préférences terminologiques et stylistiques au préalable. Les glossaires de traduction, les guides de style et tout autre document de référence validé doivent être communiqués au professionnel de la traduction avant le démarrage du projet.

• Côté traduction
Les chefs de projet et/ou les traducteurs doivent systématiquement prendre contact avec le relecteur qui va évaluer les « travaux de peinture » afin d’identifier au préalable ses « couleurs et nuances préférées ».

Le relecteur
Un autre aspect important de la relecture client, souligné dans le même article, est le fait que de nombreux clients doivent se fier à d’autres personnes pour savoir si la qualité souhaitée est au rendez-vous, puisque le demandeur ne comprend généralement pas la langue concernée. Par conséquent, « de nombreux donneurs d’ordre confient leurs révisions en interne à des locuteurs non natifs de la langue cible. Pour reprendre l’analogie avec la peinture, il pourrait être problématique de demander à un oncle daltonien d’inspecter les travaux de peinture de votre maison. »

Ces situations sont bien trop fréquentes !  Ainsi, les relecteurs non natifs introduisent fréquemment des erreurs qu’ils considèrent à tort comme des améliorations. Très souvent, ils prennent également la liberté de réécrire le contenu, de sorte que la cible ne correspond plus à la source.  Enfin, tous ces allers-retours avec le professionnel de la traduction, qui doit réviser et corriger ces erreurs involontaires, peuvent ralentir considérablement le processus.
Comme le dit l’article, « faites plutôt confiance à un ancien entrepreneur en bâtiment qui saisit la différence entre une peinture semi-brillante et une peinture satinée qu’à une critique de votre cousin qui n’a jamais touché à autre chose que la peinture au doigt ».

Conclusion : en identifiant dès le départ les « couleurs souhaitées », on peut parvenir à la « qualité subjective » attendue sans engendrer de la frustration et des coûts inutiles.
Le relecteur client doit non seulement maîtriser le sujet dont il est question, mais il doit aussi avoir les compétences d’un natif pour évaluer le travail, et maîtriser les principes de base de la rédaction et de la traduction.

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