Journée Internationale de la Traduction 2024

Hommage à Saint Jérôme et aux Traducteurs, ces Héros de l'Ombre

Le 30 septembre, la Journée internationale de la traduction célèbre un métier discret mais essentiel, celui des traducteurs. Ces véritables acrobates linguistiques sont les ponts invisibles qui relient les peuples et les cultures à travers le monde. Leur mission, souvent incomprise ou sous-estimée, est de jongler avec les subtilités des langues pour rendre un texte fidèle à son original, tout en l’adaptant à une nouvelle culture et à un nouveau public.

Pour représenter cette journée, qui de mieux que Saint Jérôme, le patron des traducteurs, un homme dont l’héritage continue d’inspirer des générations de linguistes ? Jérôme, ce moine érudit du IVe siècle, est à la traduction ce que Google Translate est à l’ère numérique, à ceci près qu’il n’avait ni algorithmes ni bases de données pour l’aider. Lui, ne pouvait compter que sur ses connaissances, sa plume et, probablement, quelques migraines. Mais avant tout, il avait cette passion pour les mots qui fait des traducteurs des artisans du langage.

Saint Jérôme, pionnier de la traduction

Saint Jérôme est connu pour son œuvre monumentale : la traduction de la Bible en latin, connue sous le nom de la Vulgate. Imaginez un instant la tâche titanesque qui l’attendait. Traduire l’intégralité de la Bible – plus de 1 100 chapitres répartis dans des dizaines de livres, un exploit à une époque où l’on devait tout écrire à la main. À l’époque, pas de dictionnaire, pas de moteur de recherche, juste des parchemins, une plume et une connaissance approfondie du grec, de l’hébreu et du latin.

Traduire un texte aussi sacré que la Bible ne consistait pas simplement à remplacer un mot par un autre. Jérôme devait comprendre les nuances spirituelles et culturelles de chaque passage, jonglant avec des expressions idiomatiques et des symboles religieux souvent impossibles à transposer directement. Un faux pas, et c’était toute la signification du texte qui pouvait s’en trouver dénaturée. Il n’est pas difficile d’imaginer sa frustration devant certaines expressions complexes.

L’art de jongler avec les mots

Prenons par exemple l’expression biblique « les brebis égarées », qui fait référence aux fidèles s’éloignant de la foi. Une traduction littérale aurait pu donner « moutons perdus », une image qui manque de la profondeur spirituelle que l’original tentait de transmettre. Saint Jérôme, dans son travail méticuleux, savait qu’il devait éviter ces pièges et traduire non seulement les mots, mais aussi le sens profond. Cela peut sembler simple aujourd’hui, mais dans une époque où les langues vivaient des transformations constantes, c’était tout un art.

Quant à l’expression célèbre « un chameau passant par le trou d’une aiguille », utilisée dans le Nouveau Testament pour évoquer l’impossibilité pour un riche d’entrer au paradis, on imagine aisément les nuits blanches de Jérôme face à cette image singulière. Une traduction littérale trop poussée pourrait aboutir à des absurdités comme « un dromadaire coincé dans une chaussette ». Cet exemple, bien que fictif, illustre bien les défis quotidiens auxquels les traducteurs peuvent être confrontés. Parvenir à trouver un juste milieu entre la fidélité au texte original et une adaptation compréhensible pour les lecteurs romains de l’époque relevait de l’exploit.

Le quotidien du traducteur moderne

Bien que les outils modernes aient allégé la tâche des traducteurs, leur travail reste tout aussi exigeant que celui de Saint Jérôme. Chaque langue possède ses propres subtilités, ses tournures idiomatiques et ses concepts culturels uniques. Un traducteur ne se contente pas de changer des mots, il doit comprendre l’essence d’un texte et la transposer dans une autre langue sans en trahir le sens. C’est ce qui fait la beauté – et la difficulté – de ce métier.

Aujourd’hui, un traducteur peut être sollicité pour des demandes tout aussi complexes que celles de Jérôme. Prenons un exemple simple : Imaginons qu’un traducteur soit amené à traduire la phrase « Je suis dans le train » en anglais. Le traducteur, dans ce cas, sait que « I am in the train » pourrait prêter à confusion : le locuteur peut effectivement se trouver à l’intérieur du train, mais rien n’indique que celui-ci se déplace. Afin de dire que le locuteur est en train de se déplacer en train, la traduction correcte serait : » I am ON the train. », une subtilité que seules l’expérience et la connaissance intime des langues permettent de maîtriser. Sans compter qu’à cela s’ajoute la nécessité de comprendre le sens initial de la phrase en français : « qu’est-ce que l’auteur a vraiment voulu dire ? ». Pour cela, le linguiste s’aidera du contexte (le reste du texte, des illustrations, etc.) et de son esprit de déduction.

Mais la pression sur les traducteurs ne s’arrête pas là. Avec l’essor des échanges internationaux, ils sont désormais confrontés à des délais de plus en plus courts, souvent pressés par des clients qui ne comprennent pas la complexité du processus de traduction. Contrairement aux machines, qui peuvent fournir des résultats instantanés mais approximatifs, les traducteurs humains doivent jongler avec les nuances culturelles, les contextes et les références spécifiques à chaque texte.

Une Babel moderne sans traducteurs

Sans les traducteurs, le monde ressemblerait à une gigantesque tour de Babel. Les malentendus seraient monnaie courante, les dialogues interculturels quasiment impossibles et les quiproquos diplomatiques se multiplieraient à une échelle inquiétante. Grâce à eux, les œuvres littéraires traversent les frontières, les échanges scientifiques se diffusent dans toutes les langues, et les accords internationaux voient le jour.

Les traducteurs sont les gardiens du sens et de la langue. Leur rôle dépasse celui de simples intermédiaires linguistiques ; ils sont les passeurs de cultures, les artisans de la compréhension mutuelle. Qu’il s’agisse de traduire une œuvre littéraire, un document juridique ou un manuel technique, ils jouent un rôle essentiel dans la communication entre les peuples.

Saint Jérôme, source d’inspiration

En cette Journée internationale de la traduction, c’est donc à Saint Jérôme que l’on rend hommage. Il symbolise l’engagement et la persévérance dont les traducteurs font preuve chaque jour. Son exemple montre à quel point ce métier demande une rigueur absolue, un amour du détail et une capacité à naviguer entre les cultures avec une grande souplesse.

Alors que nous levons nos verres à ces héros de l’ombre, nous nous souvenons de l’impact qu’ils ont sur notre quotidien. Un contrat commercial, une notice d’utilisation ou un roman à succès : tout ce qui nous semble évident dans notre langue maternelle est le fruit du travail acharné de traducteurs dévoués. Comme Saint Jérôme, ils poursuivent cette mission essentielle de créer des ponts entre les peuples, un mot à la fois.

Laisser un commentaire

Comment pouvons-nous vous aider ?

Contactez nos chefs de projet ou demandez un devis en ligne !

Inscription aux Newsletters


Vous avez un projet de traduction ? Demandez un devis en ligne